vendredi 4 octobre 2013

Et tu as fini les écrits du barreau

Par une dernière respiration, par une ultime ondulation de la main, par le sursaut du point final, tu as scellé le sort. Chancelant, saoulé d’adrénaline et hagard de tant de luttes, tu t’es levé du siège.
  
Il est 12h30, le soleil est radieux.
Tu as fini les écrits du barreau.

Les mille concurrents s’échouent, se bousculent, se figent sur les trottoirs de l’université devenus trop étroits. La cigarette s’allume dans un piétinement polymorphe. Un tohu-bohu de mots se répand dans une clameur nouvelle.

Il est 12h30, l’après-midi t’appartient.
Tu as fini les écrits du barreau.

Il y a urgence à retrouver la Vie, la lumière naturelle, la souplesse du corps. Il y a nécessité de quitter le bureau, la caresse aux livres, le rapport au Droit. Se délester et céder, un temps, à l’euphorie, l’allégresse, la turbulence joyeuse des débuts de vacances.

Mais peut être en a-t-il été autrement.

Comme un vertige, un ressac, un spleen amoureux.
Comme le début d’une fin ou la fin d’un début.
Dans une langueur fébrile toute post coïtale,
J’ai fini les écrits du barreau.