Par une dernière respiration, par
une ultime ondulation de la main, par le sursaut du point final, tu as scellé
le sort. Chancelant, saoulé d’adrénaline et hagard de tant de luttes, tu t’es
levé du siège.
Il est 12h30, le soleil est
radieux.
Tu as fini les écrits du barreau.
Les mille concurrents s’échouent,
se bousculent, se figent sur les trottoirs de l’université devenus trop
étroits. La cigarette s’allume dans un piétinement polymorphe. Un tohu-bohu de
mots se répand dans une clameur nouvelle.
Il est 12h30, l’après-midi
t’appartient.
Tu as fini les écrits du barreau.
Il y a urgence à retrouver la Vie,
la lumière naturelle, la souplesse du corps. Il y a nécessité de quitter le
bureau, la caresse aux livres, le rapport au Droit. Se délester et céder, un
temps, à l’euphorie, l’allégresse, la turbulence joyeuse des débuts de
vacances.
Mais peut être en a-t-il été
autrement.
Comme un vertige, un ressac, un
spleen amoureux.
Comme le début d’une fin ou la
fin d’un début.
Dans une langueur fébrile toute
post coïtale,
J’ai fini les écrits du barreau.