jeudi 28 février 2013

Le pourquoi du « je veux pécho la robe » 1/2

1- l’origine d’une vocation ou le « j’ai toujours rêvé d’être avocat»

A la sempiternelle question quelque peu étrange du monde adulte « Que veux-tu faire plus tard » comme une manière de situer d’emblée tes ambitions et ton appréhension de l’échelle sociale, je répondais de ma bouche édentée, et sous le regard approbateur de mes parents - « je veux être avocat ».

J’eus eu voulu t’épargner le flash back de l’enfance mais je dois pourtant m’y résoudre – par souci de loyauté entendons nous bien. (« L’avocat respecte en outre les principes (…) de loyauté (…) » Article 1 alinéa 3 du règlement intérieur de la profession d’avocat)

Quand j’étais petite – visualise toujours les joues, les tâches de rousseur, la boucle brune et commence à chantonner en ton for intérieur le générique de « la petite maison dans la prairie » - j’étais béate d’admiration devant l’un des amis de mes parents : Fred C.

Il était grand, arborait nœuds papillon noirs et queue de pie, cuisinait des fondants au chocolat décorés de paillettes de sucres multicolores et possédait, avec son épouse, une chambre au plafond suggérant une voûte céleste infinie (un jour j’aurais pareil. Et ne va pas me chercher un Oedipe déviant – Daddy, you are my unique model <3).

Fred C. était avocat.

Un matin, il m’emmena au palais de justice de Paris suscitant dans l’encéphale naissant de l’enfance émerveillement et fascination.

Depuis, combien de doigts croisés (toujours les deux mains) à chaque passage devant le dit palais ? – façon de notifier au(x) très miséricordieux GOD(s), qu’il serait généreux de me laisser descendre un jour ces marches accompagnée de clients satisfaits et munie de dossiers volumineux dépassant d’un Victoria II Hermès (dreams of my reality).

Reconnais que je reste humble, je ne rêve même pas d'un parterre de journalistes à la sortie de mes audiences. Être un avocat anonyme (comme 99% de la profession) me convient dans un premier temps.

Anyway, à 16 ans et 358 jours, je me suis empressée d’oublier le droit et la robe pour me rêver professeur de littérature (en sari lilas et natte me caressant le fessier) au sein du Department of French of the University of Mumbai. (Cherche pas j'étais tombée amoureuse de Lord Krishna, on ne peut pas lutter) pour enfin y revenir à 21 ans et 218 jours.

« Méfiez vous des rêves de jeunesse, ils finissent toujours par se réaliser » (P. Valéry)

En 2013, je (re)passe le barreau.

dimanche 17 février 2013

Moi, Charlotte G, étudiante en droit et préparationnaire au barreau


Je m’appelle Charlotte. On m’appelle toujours Cha (ce qui m’est peu approprié. Je suis allergique aux Cats et les déteste).

Je suis asthmatique (et grosse fumeuse. NORMAL), porteuse de PNS (polypose naso-sinusienne) (comprends champignons dans le nez qui te font moucher toutes les minutes – appelle moi Kleenex), et sujette aux migraines ophtalmiques (genre des fois je vois plus rien).

Pour me sentir en bonne santé, je vais chez l’acuponcteur chinois.

Petite (1,63m), brune (et le cheveu frizzy), de type européenne (plutôt italien en fait – ouais ouais j’ai des origines), je me distingue par des joues rondes mouchetées de tâches de rousseur (cherche en l’origine du côté de la filiation normande).

Parle beaucoup (trop). Avec les mains (l’Italie je te dis). Souris souvent et largement (ça permet de raffermir les zygomatiques et donc de repulser la joue). A une tendance au clin d’œil incontrôlé (« Bonjour Monsieur le Professeur » - Clin d’œil).
Aussi, froncement de sourcils excessifs (j’ai choppé la ride d’expression à 11 ans), gestes brutaux brusques et ton autoritaire me caractérisent (la part sombre de l’Happy face).

Petite bourgeoise de type provinciale (beurk), « montée à la capitale » (ouais je viens du Sud) pour l’open your mind et la qualité des enseignements (ok la faculté de droit d’Aix-en-Provence est la deuxième meilleure de France mais il me fallait l’excellence, sorry). J’habite le 11ème (Hello les Bobos !) et passe mon temps (quand je suis pas à la bibliothèque of course) avec la diaspora de ma country side.

J’aime me lever tôt, boire des Gin Tonic (Bombay Saphire only), des bières, du thé (vert) en fumant des cigarettes avec Blondie (entends ma BFF), lire des romans graphiques (BD pour les profanes), écouter France culture (parce que trop de vulgate sur France Inter) en cuisinant (des produits frais en attendant d’être bio - no money). J’aime être au cinéma (3 fois par semaine, au 5ème rang en partant du bas, les pieds remontés sur le siège de devant) et globe trotter les mégalopoles (Incredible Mumbai, Istanbul mon amour, NYC ma favorite).

J’adore dire « scandale » (avec tout un panel de prononciations et donc de significations), « golri » (c’est de l’argot), «ça me casse les couilles » (impression fugace d’être un homme et d’avoir le power), «choupi » (côté girly de la force).

Académiquement, suis passée par l’hypokhâgne, la khâgne (non j’ai pas eut l’ENS, fuck, on en serait pas là), la licence de lettres (6 mois de grève) pour finalement me « réorienter » (super j’ai perdu trois piges) et arriver en fac de droit au milieu des pétasses (visualise miss parfaite habitant le 6ème, descendante de trois générations d’avocats et s’habillant exclusivement au Bon marché).

Après un parcours sans faute (entends simplement jamais de rattrapage), j’ai raté le barreau 2012 (je suis une merde – je suis une merde – je suis une merde) et le repasse en 2013 (no choice). Voici l’heure du débrief’ !