samedi 13 avril 2013

Le terrier, le rat et la carpe


Il y a un an, tu m’aurais dit que mes vendredis soirs s’occuperaient à boire du thé devant le gris de mon bureau, je ne t’aurai pas cru (« Sinon, y a apéro/soirée/after aux « Enfants de Paris », tu viens ? »)

Il y a un an, tu m’aurais dit, que je passerai mes vacances de printemps à tenter de finir  un mauvais sujet de mémoire, je t’aurais rétorqué que le soleil c’est sacré (« Nan mais allô quoi » à la même période j’étais avec Blondy à scruter les étoiles de Santorin en buvant de l’Ouzo à la santé de « Pépère » (rappelle toi, c’était le premier tour et m’agresse pas, j’avais fait une procuration).

Il y a un an, tu m’aurais dit qu’un an plus tard, je serai TOUJOURS en train de passer le barreau, je t’aurais dit d’aller te faire foutre.

Autre chose.

Il y a deux mois, tu m’aurais dit qu’un braqueur de deux roues m’aurait ENCORE UNE FOIS volé mon vélo (la deuxième fois en 42 jours) (la faute à l’anagramme ou quoi ?), je t’aurais dit de m’offrir une pince-coupe-cadenas pour mon anniversaire (ouais c'était début avril). Parce que sans vélo : pas de bibliothèque (#jeveuxplusprendrelemétroçamestresse#).

Et donc ?

C’est l’histoire vraie du terrier, du rat et de la carpe (Big Up Jean-Jean la Fon-Fontaine).

Comprends donc que je m’installe plus intimement encore dans l’atmosphère cistercienne du préparationnaire (marquant ainsi la fin des départs matinaux oxygénant et l’oubli du café-goblet bavard avec les friends de la bibli).

Dès lors, je transforme la maison en temple du savoir (viens donc jouer à la marelle sur les feuilles éparpillées), je maximalise le temps, j’arbeit au terrier.

Lecteur préparationnaire, n’entends-tu pas le métronome s’activer subtilement (dans 165 jours, passe ton barreau), les échéances se rapprocher succinctement (dans 7 jours, passe tes partiels) et le temps t’échapper chaque jour un peu plus ?

Et, ressens-tu le rat qui grignote ?
Dès le réveil, durant la journée, et perfidement le soir venu :
Le rat grignote le ventre comme une sensation d’intestins saucissonnés,
Le rat grignote le cœur, l’humeur, l’envie rendant tout linéaire,
Le rat grignote l’encéphale activant le doute et générant la peur.

Quand je finis par sortir du terrier, pour retrouver l’amitié radieuse des vendredis soirs, j’ai parfois l’envie de me faire carpe. Comme un moyen de rester en dehors du jeu, comme une façon de ne pas précipiter l’envie d’être cigale (et puis surtout parce que le terrier et le rat, ça n’a jamais intéressé personne)

« Je te souhaite de trouver bientôt ton état normal dans le travail, qui est, je le pense, malgré toutes les alternatives, le seul refuge où l’on trouve le contentement réel de soi » P.Cézanne

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