Quand j’étais petite, je
spéculais sur mon indépendance en l’imaginant vouée à la possibilité infinie de
manger du Nutella à toutes heures de la nuit.
Quand je fus lycéenne, je pensais
que toute la vie s’habillerait de longs jupons de coton et de fleurs dans les
cheveux.
Quand je suis arrivée à la fac de
droit, j’ai oublié le Nut’ (You know en plus des super-calories, il y a du
mauvais-plastique-crado) et enfilé l’uniforme de l’étudiante (Big Up Claude
Pinoteau) pour me consacrer au code civil (Ô rappelle-toi la fierté de ta
première fois, quand, tout juste déballé de son plastique transparent, tu ouvris
le lourd pavé li de vin, symbole de ton entrée dans le club des Portalis/Maleville/Tronchet).
Après les incertitudes
innombrables (en vrai, ça s’arrête un jour ?), toujours engendrées par une
vox populi férue de phrase type «c-est-impossible-d-avoir-sa-L2-sans-redoubler »,
j’ai songé au barreau dès ma deuxième année.
Maintenant, comme tous préparationnaires investis, je rêve de ma prestations de serment (j’ai déjà choisi les
shoes – rappel de couleurs oblige, ce sera une paire de Cambon Chanel), je
fantasme mes futurs jeunes-mâles-dociles-de-stagiaires et chaque heure
chaque jour, tel un mantra dédié à Ganesh, je répète en boucle « Passe
ton barreau, pécho ta robe » (#Hellocestmomentcom#).
Mais permets moi de te susurrer
mes plus intimes ambitions.
Outre le sourire greffé un mois
durant façon Julia Roberts (incarnant Erin Brockovich plutôt que la pretty
woman de Vivian Ward please), la méga-teuf-de-72-heures avec les friends, l’appel
ému aux grands-parents, et la virée lèche vitrine chez Ponsard & Dumas,
j’ai mes « petits rêves post barreau » comme des envies minuscules et
frivoles qui marqueraient la grande victoire de mon abnégation (et le triomphe
de mon encéphale).
Ainsi, je t’annonce, dès que j’ai
le barreau :
1) Je vais me
teindre la tignasse en rousse incendiaire (parce que Maître Karlsson dans Engrenages
c’est moi version pénaliste les zboubs en moins (et puis, je l’admets, je
voue un culte inégalé à Isabelle Huppert – grimace pas je L’aime)
2) Je me fais tatouer
la balance graphique des éditions Dalloz : je me tâte encore quant à l’endroit
(le pied c’est bien nan ?)
3) Je débute
ma collection privée de code civil. Visualise mon bureau de ténorE du barreau,
la soixantaine bien frappée, exhibant un mur de codes débutant par un collector de
1804, reprenant en 1987 (maintenant tu connais ma date de naissance), et
s’achevant en 2054 (je ne t’évoque pas la retraite, ça n’existera pas pour nous).
super pour ton blog, on se reconnait bien dans pas mal de trucs (je le passe pour la 1ère fois :-) )
RépondreSupprimerIdem, bien envie d'avoir une étagère dédiée aux Codes Civil ;)
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