J-10 : bureau, fiches et manuels
A 7h30 réveil, à 7h50 thé vert, à
8h pain grillé et confiture de myrtille.
A 8h30, bureau, fiches et manuels.
Chaque matin, dans les environs
de 8h40, j’épie mon petit vieux de voisin, tout vêtu de son peignoir jaune,
préparer sa Ricorée. A 9h15 précisément, le « petit couple» d’en face
quitte les lieux, en partance pour l’école d’avocats. (Les enculés
chanceux ont eu le barreau cet été (la vérité, c’est vrai) (et je te raconte
pas le calvaire que ça a été d’annoncer à leurs mines radieuses l’échec lâchement
minimisé par un « j’ai foiré l’oral »)
Dépassant mon côté
« Amélie-Poulain-je-guette-tout-ce-qui-se-passe-dans-l-immeuble », je
me bouchonne l’oreille d'une paire de boulles Quies fluo, révise jusqu’à
13h, allume la radio (mais quelle régalade cette affaire Cahuzac !) et
fais chauffer des Penne Rigate.
A 14h, en pyjama, sans
maquillage, le cheveu sec non démêlé : bureau, fiches et manuels.
A 16h30, j’enfile un maillot de
bain à fleurs, je sors dans le quartier. Je respire l’air. Je vais à la piscine.
18h, bureau, fiches et manuels.
20h, je bois une soupe aux
« légumes du soleil » (et vive Picard) en écoutant de la musique les
décibels «à donf». Je danse « la danse qui défoule » en faisant sécher
ma manucure « nails-caviar ».
A 21h30, bureau, fiches et
manuels.
A 23h, je lâche tout, je
m’enroule dans la couette et mate « The Staircase » en fumant des
clopes.
Contre toute attente, du fond de
mon terrier, je me fous de l’hypothétique redoux, des sorties ciné des mercredis
à venir (et fuck l’ « irrentabilité » de ma carte UGC) et des
apéros en terrasse de chaque week-end prochain. Silencieusement, je tiens
l’objectif, je savoure l’adrénaline, j’apprécie le « face to face »
tranquille entre « me, my self and I ».
Et si l’ecclésiaste nous enseigne
qu’ « en augmentant sa connaissance,
on augmente ses tourments », laisse moi préférer l’aphorisme inaugural
de l’institut du monde arabe, « le
savoir confère un pouvoir éternel » (si tu en connais l’auteur, envoie
moi un mail, ça fait longtemps que je cherche sa trace).
Car, rétrospectivement, ce n’est
pas rien de se tenir, en ce vendredi 19 avril, sous les arcades majestueuses de
la place du Panthéon, la tête pleine de jurisprudences de la Cour de justice
internationale (d’ailleurs je vais me prendre cette matière à l’oral du
barreau, j’aime bien les noms « poétiques » des arrêts -
#Plateau-continental-de-la-mer-du-Nord #Pêcheries-norvégiennes #Cargo-Winner)à
savourer un dernier shoot nicotinique avant l’ouverture des derniers partiels.
A t’en foutre la larme à l’œil
(maquillé, pour l’occasion).
Courage! tu vas l'avoir ce fichu barreau!
RépondreSupprimertu me fais rire !
RépondreSupprimercourage, je suis sure que tu l'auras ce foutu barreau !
keep calm, tu n'es pas seule ;)
RépondreSupprimeret j'oubliais : merci !! merci de partager tes désarrois, interrogations, frustrations, et aspirations avec nous ; merci de te dévoiler comme peu d'entre nous oseraient le faire ; merci de nous rappeler que nous aspirons à une profession, certes source de sacrifices, mais noble et honorable. bref, merci charlotte...
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