2 – l’ancrage de la vocation ou
le stage chez Maître Barre* (*cherche pas dans l’annuaire des baveux c’est un
pseudonyme)
Les trois années suivants mes 18
ans j’ai adoré décortiquer le mot. J’ai frissonné de plaisir et roucoulé de
béatitude à le sentir s’ « allitérer », s’amplifier,
s’ « anaphorer », s’«antonomaser» (Welcome in the studies of
literature)
Puis, tel Maître Vergès (oui
j’aime bien me trouver des filiations intellectuelles grandiloquentes, ça me met
en joie - et vas vite lire Justice et Littérature avant de me parler de
l’affaire Klaus Barbie), je suis entrée à la fac de droit - avec la vague
ambition de devenir notaire (What’s wrong with me ? comprends bien que
seul l’appât du gain fut le motif de cette lubie fugace).
Ma licence s’est déroulée sans éclat ni fracas, toujours traversée de forces intérieures contraires :
antipathie instantanée pour le droit privé (laisse moi «puke » sur le droit
des sociétés), empathie exaltée pour le droit administratif (appelle moi Blanco
(amis non juristes bonsoir, je fais ici référence à l’arrêt de 1873 du Tribunal
des conflits ayant affirmé l’autonomie du droit administratif).
Revenons à la robe (parce que,
quand tu fais du droit public y a pas non plus dix mille possibilités – à moins de
vouloir être juriste en collectivités territoriales – no thanks même si tel
est peut être mon destin #le suicide est-il une option ?#).
J’ai fait un stage chez Maître
Barre, spécialiste en droit des étrangers– et là –
SUPERCALIFRAGILISTICEXPIALIDOCIOUS
(va chercher en ton for intérieur la chansonnette de Mary Poppins) je suis « tombée en amour de la profession » et réactivé d’emblée les envies de l’enfance.
SUPERCALIFRAGILISTICEXPIALIDOCIOUS
(va chercher en ton for intérieur la chansonnette de Mary Poppins) je suis « tombée en amour de la profession » et réactivé d’emblée les envies de l’enfance.
Outre les moulures blanches de
« mon » bureau, la moquette rouge du couloir, les bougies boisées
Astier de Villatte, la cantine tokyoïte (le starbucks, les chocolats d’Angelina),
les coupes de Ruinart un soir sur trois, l’avenue de l’Opéra lumineuse
sous le ciel d’été, les vogues fumées en douce avec Maître S², le tombé de la robe impeccable de Maître Barre laissant dépasser des shoes toutes aussi impeccables by Pierre Hardy , j’ai A-D-O-R-E
(prends ton intonation de fashion week) m’initier à la profession d’avocat.
Car celle-ci lie l’essentiel
(comprends là mon essentiel).
Être avocat, c’est
être dans le mot (de la parole à l’écrit), dans l’écoute (entends
l’amoncellement de dossiers chuchoter leur tranche de vie)
Être avocat,
c’est être dans l’urgence juridictionnel, en mouvement
entre ici (le cabinet/ ton vase clos) et là bas (le tribunal/ l'ailleurs de ton client).
Être avocat,
c’est entrer dans l’arène, c’est provoquer la lutte.
"Je n'aime pas le travail, nul ne l'aime; mais j'aime ce qui est dans le travail l'occasion de se découvrir soi-même, j'entends notre propre réalité, ce que nous sommes à nos yeux, et non pas en façade. " (J.Conrad)
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