dimanche 3 mars 2013

Paie ta note de synthèse


Samedi 2 mars 2012 (amphi sans fenêtre et sans chauffage, la faute à l’autonomie des universités ?) : 12h -17h : note de synthèse.

Le professeur mi chérubin mi guignol, qui m’enseigna cet été la « méthodologie » de la note de synthèse aimait répéter à son auditorat blême (à défaut d’être bronzé – je vais pas te refaire la complainte de la vacancière en deuil mais jouer à Ratus tout l’été implique nécessairement une carence de mélanine – tout teint hâlé est suspect (arrête les coca-clopes sur la terrasse de Beaubourg et retourne quickly à ton bureau si tu veux pas finir comme les autochtones du lieu –  loin de moi l’idée d’évoquer les bibliothécaires  (Big up Aunty)- visualise plutôt la centaine de clochards qui y trouvent une maison).

« Pendant l’épreuve, le destin est entre vos mains, avant non, après non plus, mais pendant l’épreuve oui. Comme disait Lenny Kravitz, « it ain’t over until it’s over »… Donnez tout. Frappez fort ».

Mouais.

Le ton conquérant version United States Marine n’est pas sans me déplaire, mais, ne faisant pas partie de la tribu d’Antigone - chacun ses problèmes de famille - j’eus aimé m’entretenir avec le chérubin-guignol à propos de sa conception du terme « destin » (dois-je te rappeler que le destin est – à la base – une divinité aveugle issue de la nuit et du chaos – en soit pas vraiment une belle rencontre le jour du BIG DAY –).

Soit.

Outre ces références hasardeuses (Lenny Chéwi, I love your songs, mais t’as quand même tatoué sur ton sexy body «my heart belongs to Jesus» après t’être détroussé une belle brochette de mignonnes ok ça me regarde pas), tu as saisi l’importance du moment.

La note de synthèse (NDS pour les initiés) c’est THE épreuve du barreau.

Et le problème c’est que personne ne sait pourquoi (laisse moi être Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, je te fous le feu aux poudrières aussi bien que Mohamed Bouazizi – et Shit c’est le ministère de la justice qui fixe les modalités du barreau - #TaubiraGroupie#)

Pute borgne ! Aucun étudiant en droit n’en a J-A-M-A-I-S fait avant (excepté les traîtres qui ont tenté une évasion vers les écoles de commerce). Aussi, laisse moi te prouver que c’est aux A-N-T-I-P-O-D-E-S du métier d’avocat.

Je m’explique.

Imagine un dossier d’une cinquantaine de pages sur un thème juridique patate chaude  affligeant de banalité façon «l’information et le droit » (#bâillementssonores#) ou « la surpopulation dans les prisons françaises » (pour ma part j’ai vu à l’ombre de la république de S.Mercurio à l’espace Saint-Michel avec en guest Gabriel Mouesca, je suis refaite)

Tu dois le lire (très) rapidement, « synthétiser » tes idées en 4/5 pages (si tu fais UNE SEULE ligne de plus sur la sixième page ta note est divisée par deux – Français, ton académisme te tuera, ou t’a déjà tué). Le climax de l’exercice consiste en la citation de tous les documents (compte en une vingtaine regroupant législations, jurisprudences et doctrine. Si tu oublies UN document, ta note est divisée par deux – Français tu serres à rien)

« Célérité analytique » me diras-tu ! Que nenni, tu ne me réconcilieras pas.

Car, là où le bas blesse (vraiment), c’est que la dite note doit être impérativement neutre et impersonnelle…

Mais gardez donc cette épreuve pour les aspirants fonctionnaires du service public administratif ! (Chers lecteurs, je ne suis qu’amour pour la fonction publique (sauf les jours où elle fait grève et m’empêche l’accès au bassin de la piscine), mais sache que le fonctionnaire a un devoir de neutralité et que, de surcroît, cette épreuve lui siéra à merveille).

A l’inverse, l’avocat a pour fonction de défendre son client. Il glose le texte à son avantage (« les petits arrangements du baveux »). Ainsi, il est de nature partial et subjectif (dans la limite du tolérable of course – Prends pas le juge pour un con ça l’énerve - ton client y perdra/ton client tu perdras).

Laissez nous rédiger des conclusions ! (Amis préparationnaires, mettons en place une pétition, demandons les mêmes conditions d’examen que le barreau américain).


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