vendredi 1 mars 2013

Dans 205 jours, passe ton barreau


M-7 : du mutisme oisif au mutisme laborieux


Suite au « deuil » long (3mois) et angoissant ("où vais je ? que fais je ? qui suis je ? t'es une merde, t'es une merde, t'es une merde") dû à l’échec de mon premier barreau, je décide de sortir enfin de mon « mutisme oisif »(comprends état latent dépressif voué à la procrastination).

« Le barreau est un concours examen basé sur le mental » (vox populi)

Entends par là que cela dure longtemps (de septembre à décembre), que tu bousilles sacrifies ton été (ou ton deuxième (bibi), voir ton troisième (Ô God, épargne moi) et qu’enfin, c’est laborieux : se bouffer apprendre l’ensemble du droit des obligations, de la procédure administrative contentieuse et du droit public de l’économie (maintenant tu connais mes matières) ça t’use, ça te crève, ça t’éreinte.

Arrivée au 25 janvier 2013, après avoir encaissé les vœux de «bonne année» où tous tes proches t’évoquent ta potentielle réussite au barreau (message subliminal à intérioriser : « cette fois te rate pas» - non, non je n’ai pas la pression), il était temps de renaître de ses cendres (big up, appelle moi le Phénix).

Après avoir acheté un vélo (économie de temps pour les trajets fac/ bibliothèque/ maison), m’être inscrite au yoga (il paraît que la deuxième fois, ce qui peut te trahir c’est la crise d’angoisse aiguë) et pris un abonnement à la piscine municipale (quand tout mon Facebook juilletiste sera à CALVI ON THE ROCKS, j’irais nager dans le chlore yeahhhh !), je suis retournée à l’institut d’études judiciaires (IEJ).


D’abord pour vérifier que j’étais bien inscrite au concours à l’examen du barreau.

Mon chèque, m’acquittant des droits d’inscriptions, n’ayant pas été débité depuis le 9 novembre (date des résultats de non-admission aux oraux - aussi une fois ces derniers annoncés, tu « jouis » d’un délai de 3 jours pour (re)prendre la décision de (re)tenter la sordide « aventure » alors que t’as juste une seule envie : MOURIR. De déception(fucking espoir, fucking égo)et de fatigue), je me voyais déjà expliquer au monde mon incapacité à me réinscrire dans les règles et la nécessité impérative d’attendre les inscriptions de la session suivante - soit 2014 – #aijeunechancedetravailleravant30ans?#.

Après confirmation de ma (ré) inscription (Madame la secrétaire de l’IEJ laisse moi t’embrasser sur les deux joues et t’offrir une boîte de calissons), l’emploi du temps m’a été remis.

Pendant mon « mutisme oisif », j’ai raté une douzaine d’heures de droit des obligations (balot c’est la matière qui m’a fait raté les oraux où j’ai eut 2/10).

L’ensemble des conférences (toutes dispensées de 20h à 22h les soirs de semaine – j’aime ma vie – et merde le lundi j’ai YOGA) et du programme des épreuves dites d’entrainements du samedi (8h/13h ou 12h/17h) sont notifiés sur 4 pages recto verso police 6.


Résolution n° 1 : s’interdire de penser à ce que le reste du monde (entends l’ensemble de mon réseau social) me proposera, puis ne me proposera plus (traîtres) fera pendant les huit prochains mois lorsque que je serais enfermée dans une bibliothèque. Ce ressassement de pensées nourrit ma (grande) frustration et amplifie mon désir d’évasion (d’abandon parfois).
Aussi, c’est mauvais pour la rate.


Le 25 janvier 2013, je commence à égrener les obligations qui m’incombent.

Outre ma présence (même passive) aux séminaires du master 2 et aux conférences de l’IEJ, les partiels du mois d’avril, les entrainements du samedi, il me faut avant juin rédiger mon mémoire (état d’avancement actuel 5%) et ficher en intégralité les matières écrites du barreau.

Résolution n°2 : Jusqu’en juin, diviser la semaine en deux : 3 jours consacrés au barreau et 3 jours au master 2. Travailler 6 jours sur 7, huit heures par jour.blogger la nuit
Ne plus sortir la semaine (sauf le lundi, y’a yoga.  Bon, pour les anniversaires je fais encore une exception) et boire des un verres le vendredi (appelle moi Cendrillon par contre)
Bien manger (entendre sainement, l’idée étant de ne pas finir « boulie ». Barreau n°1 : +3 kg sur la balance – ouais ouais le stress ça fait gonfler mais jamais autant que les paquets de gâteaux tout choco boulottés entre 10h et 10h30/ 23h et minuit pour "se donner du courage") et dormir (le plus possible).

« L’habitude appartient aux déterminations les plus difficiles » (Hegel)

Je griffonne sur des carnets des plannings journaliers, hebdomadaires, mensuels, trimestriels, semestriels… Découper le temps pour le ranger dans des tableaux Excel (triste). S’y tenir (dur).

Mon plan de développement est parachevé.

Après avoir forcé l’Amoureux au serment de ne pas me quitter avant septembre prochain («je te jure je vais essayer de gérer le duo vernis/épilation jusqu’en juillet»), je suis entrée, depuis le 1er février 2013 en phase de « mutisme laborieux ».

Pour en finir avec la bibliothèque « all the week long », les « profite de ta vie étudiante » (ta gueule je profite de rien du tout) et des dîners où (presque) tout le monde a un job, un boss, et des after works (« tu bosses dans quelle boîte ? » « Beaubourg, BNF, Cujas, Sainte Barbe – ça dépend des horaires et des jours d’ouverture Connasse »),

Pour s’extirper du regard inquisiteur de ta famille façon « 25 ans et toujours à notre charge » et des soirées baby-sittings (les enfants que je gardais post bac ont bientôt l’âge d’être mes potes)

Je me suis mise à relire les Gazettes du Palais (pour le côté people - un peu trop gonflés les brush' de Christiane Féral-Schuhl nan?) et la semaine juridique (Big up LexisNexis).

Wake up,



Dans 205 jours, bis repetita, je passe le barreau.

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