Septembre 2008 : Mate mon law profile
Avant ton premier cours d’introduction au bicamérisme dans un amphi saturé de testostérones post bachelières, l’arrivée en fac de droit se concrétise par l’appréciation minutieuse du code vestimentaire des autochtones : la découverte du « law look » s’alliant à la grande dérive consumériste du « preppy style » eut une saveur toute grisante de pêché interdit.
Un matin d’hiver, au hasard d’un trajet maison-bibliothèque, faire face à une vitrine de miroitier, questionner la silhouette et entendre mon fort intérieur me chantonner goguenard le « tu t’laisses aller » du vieil Aznavour.
Avant ton premier cours d’introduction au bicamérisme dans un amphi saturé de testostérones post bachelières, l’arrivée en fac de droit se concrétise par l’appréciation minutieuse du code vestimentaire des autochtones : la découverte du « law look » s’alliant à la grande dérive consumériste du « preppy style » eut une saveur toute grisante de pêché interdit.
Mon adaptation
imitative fut expresse : à trop observer les brochettes de baby skin (18
ans et 3 mois au compteur) déambuler sur talons de 12 pour les TD de 7h45
(scandale !!!), il ne me fallut que quelques jours semaines pour
adopter le « law profile » (l’oreille perlée, la « petite robe»,
la veste de tailleur – les sacs griffés XXL et la chevalière or massif en moins).
Le mimétisme
(plus motivé par l’expérience du «j’ suis un caméléon » – renomme moi
Comtesse de Castiglione que par le sentiment d’appartenance ou l’envie de
sociabiliser - compte moi 4 amis en 5 ans) triompha rétroactivement de l’ensemble
de mon dressing. De robes en soie en pantalon cigarette j’ai fini par troquer
mon sac Gérard Darel pour une serviette en cuir cognac
#seprendreausérieux.com#.
Mars 2013 : Epargne mon Low Look
Un matin d’hiver, au hasard d’un trajet maison-bibliothèque, faire face à une vitrine de miroitier, questionner la silhouette et entendre mon fort intérieur me chantonner goguenard le « tu t’laisses aller » du vieil Aznavour.
«Ah! Tu es belle
à regarder
Tes bas tombant
sur tes chaussures
Et ton vieux
peignoir mal fermé
Et tes bigoudis
quelle allure
Je me demande
chaque jour
Comment as-tu fait pour me plaire? »
Oublies les bas
(I hate ces trucs tout fin qui se filent sans cesse) et les bigoudis (le
cheveux est bien assez frizzy) et visualise un look de rat de bibliothèque aliénant
ma féminité entière et tout sex-appeal potentiel.
A lire la
Gazette du Palais plutôt que le ELLE, à passer mes samedis en amphi plutôt
qu’en itinéraire shopping, je suis devenue l’ambassadrice du no style, l’égérie
des no look, la frustrée de la fashion planet.
Tandis que ma
baby skin fait vieille peau, j’ai perdu le goût du paraître. Dès lors, je
déambule, façon tout confort et sans complexe, sapée comme une
collégienne : comprends à plat dans mes baskets, à l’aise dans mon legging,
au chaud dans mon sweat shirt. Pour parfaire la no dégaine, je me suis mise au
sac à dos (la honte sur toute ma descendance) et le cheveux (sec –en attendant
d’être gras) reste H24 tiré en chignon.
S’il me vient à
regretter le goût des belles choses (en hurlant chaque matin dans la maisonnée
« j’ai plus une Friiiinnngueeeee »), sache que je ne vais plus me
rincer l’œil sur les vitrines de la rue des francs-bourgeois mais sur des sites
de geek, vendeurs d’habits complètement régressifs.
Si, cet hiver,
mon pote « Ju le Hipster » m’a interdit dissuadé d’acquérir ce
manteau fausse fourrure ASOS avec capuche à oreilles de nounours
(«Oublie, t’as plus 12 ans »), ma lubie du moment est représentative
d’une régression vestimentaire caractérisée.
Exit les rêves
de It dress, je veux un sweat au fond psychédélique orné d’un hamster
« cro mimi-mimi » brandissant les attributs de la monarchie.
Passe ton
barreau, choppe ta robe et retrouve ton look (ou finis camionneuse).
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